Simultanismus

Apollinaire in ”Simultanisme-Librettisme” (-> Oeuvres en prose complètes, 975-7):

”Le simultanisme de M. Barzun ne peut s’exprimer qu’au moyen de plusieurs voix combinées. C’est du théâtre. Dans le livre à un lecteur ces voix ne peuvent être que successives, donc si M. Barzun veut une poésie effectivement simultanée, il faut qu’il fasse appel à plusieurs récitants ou qu’il se serve du phonographe, mais tant qu’il se servira d’accolades et des lignes typographiques habituelles, sa poésie restera successive.

(...)

On a donné ici [dans le journal Les soirées de Paris] des poèmes où cette simultanéité existait dans l’esprit et dans la lettre même puisqu’il est impossible de les lire sans concevoir immédiatement la simultanéité de ce qu’ils expriment, poèmes-conversation où le poète au centre de la vie enregistre en quelque sorte le lyrisme ambiant.

(...)

Ici même, après s’être efforcé de simultanéiser l’esprit et la lettre des poèmes, de leur donner, si j’ose dire, le don d’ubiquité, on s’efforcera aussi de faire faire un pas à cette question de l’impression nouvelle (...) [Vorverweis auf Lettre-Océan”]

(...)

L’idée de simultanéité préoccupe depuis longtemps les artistes. (...) [L]es futuristes étendirent le domaine de la simultanéité et en parlèrent nettement mettant le mot lui-même dans la préface de leur catalogue (...) Ce fut alors Delaunay qui s’en déclara le champion, qui en fit la base de son esthétique. Il opposa le simultané au successif et y vit le nouvel élément de tous les arts modernes: plastique, littérature, musique, etc.

(...)”

(vgl. -> Zun [=Barzun], -> Delaunay)